Les données ouvertes sont presque devenues le buzz word de la décennie, le passage obligé pour n’importe quelle administration, politique ou startup.
Mais avant d’être un mot à la mode, qu’est ce qu’on appelle l’Opendata ? Si on se réfère à la définition donnée par Wikipedia, « Une donnée ouverte (en anglais open data) est une information publique brute, qui a vocation à être librement accessible. La philosophie pratique de l’open data préconise une libre disponibilité pour tous et chacun, sans restriction de copyright, brevets ou d’autres mécanismes de contrôle. »
Cette définition n’est pas parfaite mais elle a le mérite d’expliquer le principe de base : il s’agit d’une donnée (publique, ou privée, dans le cas d’entreprises agissant pour le compte des collectivités) pouvant être réutilisée à sa guise par un tiers, cela de manière désintéressée (par les citoyens eux-même ou via une association, etc) ou à des fins commerciales (intégration dans une application payante, par exemple).
Le principe d’ouverture de l’Opendata n’est pas « l’ouverture pour l’ouverture », mais correspond à plusieurs objectifs :
- Transparence des actions menées par les entités publiques (budget, etc)
- Possibilité d’appropriation par le simple citoyen des données publiques, et donc travailler à rétablir ce lien entre lui et l’administration, à la reprise en main par le « peuple » de la politique quotidienne de l’Etat
- Egalité d’accès à l’information, que l’on soit pauvre ou riche, avec des contacts bien placés ou isolé
- Confrontation de l’information à la réalité du terrain, et donc enrichissement en retour de cette information, par ses utilisateurs
- Montréal : l’arrondissement « Le Plateau Mont-Royal » a pris le parti d’interroger ses habitants sur les priorités budgétaires à donner, en leur permettant d’effectuer visuellement une simulation de leurs choix politiques
- Rennes : l’ouverture des données publiques et de transport par Rennes Métropole et Keolis Rennes a permis la réalisation d’une application à destination des handicapés moteurs, leur permettant de calculer leurs trajets en fonction de l’accessibilité des lieux
- Handicapés visuels : si la liste des feux rouges « avec vibreur » était publique, ils pourraient également optimiser leurs trajets en fonction de ce critère
- Transports en Commun Lyonnais (TCL) : les plans et horaires n’étant pas disponibles de manière ouverte, il n’est pas possible de monter une application les utilisant (ou même un site de remplacement ajoutant des fonctionnalités à l’existant, comme la mémorisation des arrêts favoris). On peut également citer le problème rencontré par « Check My RATP », atttaqué en justice par la RATP pour « piratage » des tracés des lignes, donnée pourtant publique.
- Revenu moyen par ville/quartier : cette information permettrait aux associations d’optimiser leurs campagnes de dons
- etc
Cependant, on constate au quotidien plusieurs freins à sa mise en place :
- budget : en effet, collecter ces données, les ordonner et les mettre à disposition a un coût (très variable), d’où des réticences des administrations concernées
- technique : les systèmes informatiques étant très hétérogènes, ou très anciens, formater ces données pour les rendre intelligibles est compliqué et nécessite un gros travail d’interfaçage (cela peut aller de simples fichiers texte dans le meilleur des cas jusqu’à des documents papier non numérisés dans la pire des situations)
- protectionnisme et hiérarchie : ce vieux principe de « chasse gardée », qui consiste à penser qu’on garde le pouvoir sur les citoyens en « gardant pour soi l’information et en la distribuant comme bon nous semble »
- anonymisation : certaines données personnelles doivent être purgées avant la mise en ligne, et le problème consiste à déterminer ce qui est « identifiant » et ce qui ne l’est pas
- Rennes, métropole en accès libre
- Opendata71
- Etalab, mission gouvernementale sur les données ouvertes
- Le site Regards Citoyens, orienté données « politiques »
- développeurs
- responsables politiques
- collectivités (Grand Lyon, etc)
- universitaires
- libristes et activistes citoyens
- entrepreneurs
- vulgarisation : comme nous l’avons constaté plusieurs fois, l’Opendata est un terme qui peut faire « peur ». L’anglicisme et la notion très « technique » peuvent rebuter le non-initié : un des buts à atteindre est donc de démocratiser ce principe, afin que le grand public fasse sienne cette cause.
- recensement : à quelques exceptions près, les données ouvertes sont peu visibles, car noyées dans la multitude de sites publics. Un axe de travail peut donc être de les lister sous une forme lisible sur un site dédié.
- sensibilisation : les acteurs publics ou privés peuvent facilement se sentir perdus devant cette nouveauté qu’est l’Opendata. Nous pouvons donc travailler à les accompagner en les informant sur les initiatives existantes, sur les écueils qu’ils peuvent rencontrer.
- applications pratiques : vu les ressources techniques à notre disposition, il est assez simple de réaliser quelques exemples « du quotidien » pour montrer comment on peut utiliser les « données ouvertes »
- un site dédié : Opendata69.org
- un « hashtag » Twitter : #opendata69
- un forum
- une liste de discussion
- une adresse e-mail : contact@opendata69.org
2 réponses à “L’initiative #opendata69 (et petits rappels sur le principe des données ouvertes)”
En un mot, transparence, pour ce qui est des sujets de la vie courante, notre vie de citoyen mais aussi l’améliorer pour certains de nos concitoyens (sympathique l’idée des feux rouges et trottoirs pour établir un itinéraire).
Vais suivre ça de près !
[…] Il inaugurait une nouvelle rubrique “Des cliques et des cl@ques” sur le site web de Tribune de Lyon où il nous parlait d’open data […]